Il n’y a pas longtemps, nous avons eu droit à une nouvelle conception de la démocratie de la part du camp de l’ex président Issoufou Mahamadou avec comme modèles : la Chefferie traditionnelle et le Parti communiste chinois. Aujourd’hui, un de ses communicants, Abdoul Moumoune Ghousmane, nous livre, à travers une publication Facebook, sa solution au problème de l’insécurité auquel notre pays fait face.
Selon lui, en raison de la persistance de l’insécurité liée aux actions des groupes terroristes, la période actuelle est propice à un dialogue national en vue d’aboutir à un pacte républicain sur la sécurité. Son message subliminal adressé aux autorités militaires consiste à leur dire que les chefs traditionnels, les oulémas, les zimas à qui elles ont demandé de combattre l’insécurité leur seront d’un secours négligeable. Selon lui, « le niveau d’engagement des citoyens » attendu par les militaires ne peut s’acquérir qu’au prix d’un dialogue national impliquant des acteurs bien plus importants que ceux cités plus haut. Les perspectives sont à cet égard d’autant plus faciles, selon notre grand théoricien, que « les protagonistes politiques, acteurs de toutes les querelles, sont au bout de leur logique et manquent à présent d’arguments. Il faut s’asseoir en un seul lieu pour trouver une solution, nous avons beaucoup appris ».
Que faut-il retenir de ce galimatias ?
Faut-il considérer que l’insécurité qui prévaut dans notre pays, depuis une décennie, n’est pas le fait des succursales locales de DAESH et AL-QAÏDA mais d’acteurs politiques vivant à Niamey ? Qui est ce « Nous » qui a beaucoup appris ? Il y a quelque chose de troublant dans ces propos qui sonnent comme des aveux. Nous aurions pu continuer d’ergoter davantage sur des propos qui prêtent le flanc à une belle casuistique mais qui manquent malheureusement de repères. L’ex président Issoufou Mahamadou est, en effet, mieux placé que quiconque pour savoir que la solution à l’insécurité ne saurait résider ni dans la mobilisation des zimas ni dans un quelconque brumeux pacte républicain entre les acteurs politiques.
Si le « pacte républicain » était la solution, l’ex président aurait pu y recourir lorsqu’il présidait aux destinées de notre pays. Il avait plutôt fait recours aux partenaires étrangers comme la France lorsqu’il parlait de « davantage de Barkhane » ou le Tchad à qui il demandait expressément de déployer son armée dans la région de Diffa en vue de lui combattre Boko Haram. Il sait, plus que quiconque, que la solution à l’insécurité est d’abord et avant tout militaire appuyée par des actions de développement local.
Cette publication révèle que ces communicants ont perdu tout argument. Aucun pouvoir ne s’acquiert uniquement par la parole, surtout pas une parole usant de circonvolutions. Ce qui se conçoit bien s’exprime clairement et les mots pour le dire arrivent aisément, disait Nicolas Boileau. La publication de Ghousmane est tout sauf conforme à la maxime de Boileau.
La rédaction
L’Autre Républicain du jeudi 16 janvier 2025
