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3 janvier, 2025
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Insécurité : Le désarroi du Comité Union Tillabéri

Le Comité Union Tillabéri pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale s’est fait connaitre du grand public pour ses prises de position radicales sur la lutte contre le terrorisme dans la région de Tillabéri pendant les régimes de la Renaissance actes 1 et 2. De même, il dénonçait avec une énergie inégalée la présence des forces étrangères dans notre pays.

 Le Comité ne faisait pas dans la dentelle pour dénoncer les stratégies utilisées et efforts fournis par les différents gouvernements pour lutter contre le terrorisme, à travers réunions, déclarations et marches. Il les trouvait en deçà de la menace terroriste. Il était allé jusqu’à laisser entendre que les autorités avaient abandonné les localités de la région de Tillabéri aux groupes terroristes.

Pourtant, les autorités faisaient de leur mieux. En attestent les opérations de retour des populations déplacées internes dans leurs villages sous l’impulsion du président Mohamed Bazoum, en son temps. Ces opérations avaient été antérieurement menées dans la région de Diffa : le cas de la localité de Baroua était emblématique. Des services publics comme les écoles, les centres de santé, l’approvisionnement en eau…avaient été réinstallés.

On se rappelle également des tournées du président Bazoum dans les régions de Diffa, Maradi et Tillabéri pour constater de visu la situation sur le terrain, échanger directement avec les FDS et s’assurer de l’effectivité des opérations de réinstallation des populations déplacées internes dans leurs villages d’origine. Dans la région de Tillabéri, il était à Makalondi, Torodi, Ayérou… La visite dans l’Anzourou, dans la zone des trois frontières, reste dans les mémoires, seulement six mois après son arrivée au pouvoir.

A l’époque, force est de relever que le Comité Union Tillabéri n’a pas su apprécier ces efforts à leur juste valeur. C’est pourquoi, au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023, il ne s’est pas fait prier pour apporter son soutien plein et entier à la junte.

A l’occasion, il a qualifié le changement de régime comme étant « inspiré et ordonné par Dieu ». Car pour lui, Dieu a exaucé les prières des populations de Diffa et Tillabéri « persécutées, tuées et chassées de leurs terroirs avec le soutien des autorités déchues ».

Le Comité avait applaudi l’offre de la junte d’éradiquer le terrorisme. Il croyait que l’arrivée du CNSP mettra fin au terrorisme aussitôt. Mais au fil du temps, on semble lire le désenchantement de ceux-là qui ont applaudi. Manifestement, le changement attendu des événements du 26 juillet se fait toujours attendre. Lors d’une réunion tenue, il y a quelques jours, le Comité a fait part de sa déception. Selon son Coordonnateur, Amadou Arouna Maïga, la situation sécuritaire dans la région de Tillabéri s’est dégradée depuis le 26 juillet 2023. Le temps où il vouait les autorités civiles aux gémonies est apparemment derrière lui, tout comme son soutien aux autorités militaires.

La situation sécuritaire ne fait qu’empirer. Les groupes terroristes et criminels imposent leur diktat en tuant les populations civiles, volant le bétail, saccageant les boutiques, et imposant de force la zakat dans certains villages. Le Coordonnateur appelle à ne pas croiser les bras.

C’est pourquoi, il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation générale pour dénoncer la situation qui prévaut actuellement. Pour ce faire, il propose la tenue de rencontres dans chaque localité pour donner la parole aux populations afin de permettre aux gouvernants de prendre la mesure de la situation notamment l’ampleur de la crise et l’absence de l’Etat dans certaines localités de la région. Le vœu de tous est que le terrorisme soit vaincu une fois pour toutes afin que les populations retrouvent la paix et la sécurité indispensables pour tout développement.

La rédaction

L’Autre Républicain du jeudi 17 octobre 2024

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