Les récentes pluies torrentielles qui ont frappé le Niger, ces derniers jours, ont eu des conséquences dévastatrices, notamment dans la capitale, Niamey. En raison de ces intempéries, la ville a subi des inondations qui ont gravement endommagé les infrastructures routières, en particulier la Route Nationale 1 (RN 1), principale voie d’accès à Niamey. Ce blocage a eu pour effet d’isoler la capitale du reste du pays, engendrant des désagréments économiques et sociaux.
La RN 1, qui est fondamentale et au premier plan pour le transport de personnes et de marchandises, a été coupée, rendant impossible la circulation des véhicules personnels ainsi que celle des compagnies de transport de passagers et d’approvisionnement en produits de première nécessité. Pendant cinq jours, Niamey est restée complètement isolée, provoquant une pénurie de carburant dans la ville. Le principal dépôt de carburant, situé à l’extérieur de la capitale, n’a pas pu approvisionner les stations-service, aggravant ainsi la crise avec des spéculations sur le litre d’essence qui se négocie à 2.500 francs CFA dans certains coins de la capitale. Cette situation a mis en lumière la vulnérabilité des infrastructures de transport au Niger et la nécessité d’une réponse rapide et efficace.
Face à cette catastrophe, le gouvernement nigérien a pris la décision de faire appel à SATOM, une entreprise française spécialisée dans la construction d’infrastructures routières. Présente au Niger depuis de très nombreuses années, SATOM a réalisé un grand nombre de tronçons de routes bitumées dans le pays. Son expertise et son expérience ont été bénéfiques dans ce contexte d’urgence. L’entreprise a rapidement mobilisé ses équipes et ses ressources pour restaurer les voies d’accès, permettant ainsi de rétablir la circulation et de soulager la pression sur la ville.
Malgré les critiques d’opportunistes souverainistes qui dénoncent l’implication de SATOM comme une entrave à la souveraineté nationale, il est essentiel de reconnaître que, dans des moments de crise, les intérêts nationaux doivent primer sur des considérations faussement idéologiques. L’intervention de SATOM a permis de rétablir rapidement une situation qui aurait pu s’enliser davantage, entraînant des conséquences économiques désastreuses pour la population de Niamey.
Ces événements soulèvent une question pertinente : comment le gouvernement nigérien doit-il naviguer entre les impératifs de souveraineté et les besoins urgents de sa population ? Les cris de sirènes des opportunistes peuvent souvent obscurcir la réalité des défis auxquels le pays est confronté. Les décisions doivent être prises dans l’intérêt supérieur de la Nation, et cela implique parfois de faire appel à des partenaires étrangers, même dans des contextes où la souveraineté est mise en avant.
Il est impératif que le gouvernement de transition prenne conscience des réalités du terrain et des enjeux qui se posent. Les infrastructures sont essentielles pour le développement économique et social d’un pays. Les événements récents montrent que des entreprises comme SATOM, malgré les controverses, sont capables d’apporter des solutions concrètes et rapides dans des situations d’urgence.
Les inondations qui ont frappé Niamey sont un rappel brutal de la fragilité des infrastructures dans les pays en développement. Cependant, la réponse du gouvernement de transition, en mobilisant SATOM, démontre une prise de conscience des enjeux pratiques auxquels le pays fait face. La véritable souveraineté réside dans la capacité à agir efficacement pour le bien-être de la population, même si cela implique de collaborer avec des partenaires étrangers. Dans ce contexte, SATOM a indéniablement sauvé la face, mettant en lumière l’importance d’une approche pragmatique et réaliste face aux défis actuels.
Mahamadou Tahirou
L’Autre Républicain du jeudi 29 août 2024