Le renforcement des capacités de journalistes en matière d’investigation au Sahel est un enjeu majeur pour sensibiliser le public et mobiliser des actions urgentes face aux défis pressants et omniprésents liés au changement climatique, aux crimes environnementaux et au développement durable dans la région. La formation est organisée du 27 au 30 mai 2024, à Niamey, pour une vingtaine de journalistes nigériens par la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).
En Afrique de l’Ouest, et plus spécifiquement au Sahel, les questions liées au changement climatique, aux crimes environnementaux et au développement durable représentent des défis majeurs pour les populations locales. Ces défis ont des répercussions directes sur la sécurité alimentaire, la santé et le bien-être économique des habitants de la région. Les inondations récurrentes et les sécheresses, qui sont des conséquences du changement climatique, entraînent des pertes économiques annuelles considérables, estimées à environ 10 millions de dollars selon la Banque mondiale.
La désertification, la sécheresse et l’instabilité climatique ont conduit à une insécurité alimentaire chronique touchant près de 45 millions de personnes dans la région du Sahel, selon la FAO. Aussi, les impacts environnementaux ont une incidence directe sur la santé des populations, avec environ 250 000 décès chaque année attribués à ces facteurs, selon l’OMS toujours dans la même région du Sahel.
Les journalistes jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation du public et la mobilisation communautaire pour des actions concrètes face à ces enjeux majeurs. Cependant, pour remplir pleinement leur mission, ils ont besoin d’une compréhension approfondie des enjeux environnementaux et climatiques dans la région du Sahel. La formation dispensée par la CENOZO sur les techniques de reportages et d’enquête sur les effets du changement climatique, les crimes environnementaux et le développement durable vise précisément à outiller les journalistes pour qu’ils abordent ces sujets de manière approfondie et informative.
Les chiffres alarmants présentés soulignent l’urgence d’agir pour atténuer les effets du changement climatique et promouvoir un développement durable dans les pays du Sahel. Les journalistes ainsi formés auront un rôle crucial à jouer en diffusant une information de qualité, en sensibilisant le public et en incitant à des actions concrètes pour relever ces défis majeurs. En renforçant leurs capacités d’investigation, ces journalistes contribueront à élever le niveau de conscience et d’engagement de la société civile dans la lutte contre les effets néfastes du changement climatique et des crimes environnementaux au Sahel.
Mahamadou Tahirou