Par Sidi Tiégoum
« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » Après neuf (9) mois d’épreuves à la limite du soutenable, le président Bazoum Mohamed a sans doute compris le sens profond de cette maxime. Il est clair que ce dernier est victime d’une félonie. Un acte d’une rare ignominie d’autant que les soupçons convergent tous vers un ami, un camarade politique de très longue date, mieux, un FRÈRE. Ce 2 avril 2021, jour de son investiture en tant que président de la République élu, Bazoum Mohamed n’a pas manqué de tresser une couronne de laurier pour ce ‘’frère irréprochable à tout point de vue’’ : « Pendant ces 30 années de collaboration quasi-quotidienne je n’ai jamais perçu, même à travers un regard, si furtif soit-il, quelque chose d’un tant soit peu douteux à mon égard. Nous avons en permanence baigné dans un climat de confiance totale […] Comme homme et comme dirigeant, Issoufou Mahamadou est digne de tous les hommages », a-t-il déclaré.
Malheureusement, ces éloges n’ont pas tenu longtemps. Comme une poignée de poussière, ils ont été emportés par les événements du 26 juillet 2023. Le temps a transformé les soupçons en certitudes quant à l’implication de l’ancien chef de l’État dans le renversement de son successeur immédiat. L’ultime confirmation de cette perfidie est venue de Hinda Bazoum Mohamed : « […] Le plus dur à accepter était de découvrir que Mahamadou Issoufou était le cerveau qui a tout orchestré par égocentrisme et pour protéger ses intérêts personnels. Le coup d’État serait le moyen qui lui permettrait de revenir au pouvoir après une courte transition militaire au cours de laquelle serait adoptée une nouvelle Constitution », a-t-elle déclaré dans une récente tribune. La fille du couple présidentiel a dit tout haut ce que des milliers de personnes pensent tout bas. Issoufou Mahamadou et ses soutiens ont choisi l’encre de la traîtrise pour écrire ce qui s’apparente au dernier chapitre de leur parcours politique. Pitoyable est la fin des traîtres, c’est connu de tous.
Personnage politique droiturier et courageux, loyal en amitié au-delà de l’imaginable, Bazoum Mohamed reste debout du bon côté de l’Histoire. Du côté de ceux qui ont en horreur la compromission sous toutes ses formes, ceux qui défendent la justice, ceux qui croient profondément aux vertus de la démocratie. Aucun doute, la revanche de Bazoum Mohamed sur ses bourreaux n’est plus pour longtemps. Ce triomphe imminent et inexorable est entre les mains de « ceux qui continuent le combat par tous les moyens possibles, actifs ou passifs, ceux qui ne renoncent pas, ceux qui un jour, seront présents à la victoire », pour reprendre de Gaulle.
Sidi Tiégoum
