Voilà vingt (20) longs mois que Bazoum Mohamed et son épouse sont privés de liberté, détenus dans des conditions spartiates. Comme tant d’autres chefs d’État africains avant lui, Bazoum Mohamed aurait pu emprunter la voie de la capitulation. Il aurait pu, sous la menace de la baïonnette, signer une ‘’lettre de démission’’. Touché par les dards de la trahison, il aurait pu opter pour la reddition. Mais son choix est tout autre : RÉSISTER. Pas par soif de pouvoir. Pas parce qu’il aime le pouvoir pour le pouvoir. Son refus de mettre un genou à terre s’explique par ces propos qu’il a tenus lors de son investiture en tant que président de la République élu : « Je me suis battu depuis mon jeune âge pour la promotion de la démocratie, parce que j’en ai toujours espéré deux choses totalement inséparables : la liberté et la justice » , a-t-il déclaré.
Ce n’est pas à 65 ans qu’il va renier ces convictions qu’il a patiemment forgées des longues décennies durant. C’est clair qu’il ne va jamais aider au sabordage du navire de la démocratie nigérienne dont la mise à l’eau s’est faite avec lui.
Bazoum Mohamed est là, maître de lui-même. Courageusement debout face au sort cruel qu’on lui destine, il n’a pas abdiqué. Drapé dans son inaltérable fierté, il doit certainement éprouver de la pitié pour ses nombreux « faux frères ». C’est sûr, il doit avoir de la compassion (ou du dédain) pour ceux qui ont célébré des ‘’messes basses’’ dans le dessein immonde d’écourter son mandat présidentiel.
Stoïque malgré la félonie dont il est victime, Bazoum Mohamed exhale la dignité face à la petitesse d’âme de certains de ses compagnons politiques de la première heure. Il est convaincu de son triomphe sur les Judas qui se sont ligués contre lui : _*« Tous les nigériens épris de démocratie et de liberté y veilleront », a-t-il dit.
Sidi Tiégoum
