L’année 2025 va consacrer une rupture politique dans certains pays dirigés par des régimes putschistes. Le Mali, la Guinée et le Gabon vont connaitre des élections qui vont consacrer le retour à l’ordre constitutionnel au cours de cette année. Tel est l’engagement des chefs des juntes de ces pays.
Après 5 ans de transition, l’équivalent d’un mandat présidentiel en régime démocratique, le général Assimi Goita annonce des élections en 2025. Une présidentielle est prévue pour mettre fin au régime kaki. Le recensement des électeurs est fait, et l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) est dotée des ressources financières pour conduire les opérations électorales. Les partis politiques sont à nouveau autorisés à exercer leurs activités. Seule fausse note : nombre de leaders des partis politiques sont en exil. Très peu de chance pour qu’ils soient en capacité de concourir aux suffrages des électeurs. L’un des acteurs politiques les plus en vue reste sans doute l’ancien Premier ministre Choguel Maiga, à qui on prête des ambitions présidentielles. Le pourrait-il au regard des soupçons de détournement des fonds publics qui pèsent sur lui, suite à un rapport du Bureau du Vérificateur national ? Alors, qui, pour solliciter les votes des Maliens ?
Quatre ans après avoir évincé Alpha Condé du fauteuil présidentiel pour avoir contourné la Constitution pour s’offrir un troisième mandat, le général Mamadi Doumbouya annonce des élections en 2025. La transition qu’il dirige est arrivée à son terme le 31 décembre 2024. Son mérite est d’avoir annoncé officiellement la tenue des élections. Sauf qu’on n’en sait pas grand-chose sur le processus électoral et les conditions de sa transparence. La rue, qui est déjà en ordre de bataille, va peut-être obligée les putschistes guinéens à donner des gages pour des scrutins inclusifs et transparents.
Le général Brice Oligui Nguema a mis fin au régime du président Ali Bongo Ondimba qui a truqué les élections pour se maintenir au pouvoir, en août 2023. Le processus semble engagé pour tenir des élections en 2025 qui tourneront la page de la transition.
Le Tchad qui a organisé la présidentielle, après trois ans de transition, est en passe de finaliser le processus d’installation de toutes les institutions de la République avec la tenue récemment des élections législatives, provinciales et locales. On craint qu’au Mali, en Guinée et au Gabon, comme cela a été le cas au Tchad, les élections ne se passent à huis clos et de façon exclusive. On attend de voir si les chefs de ces juntes vont être à l’écoute des aspirations des populations pour des élections transparentes et inclusives qui consacreront la fin des transitions militaires.
La rédaction
L’Autre Républicain du jeudi 9 janvier 2025