Samedi 11 janvier 2025 : l’ancien directeur général de l’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN), M. Alassane Souleymane, et l’humanitaire d’origine autrichienne, Mme Eva, ont été enlevés par des individus armés non identifiés respectivement à Kobagué, dans le département de Torodi, et Agadez. Les deux rapts sont intervenus, le premier vers 11h, et le second aux alentours de 19h. Aucune revendication n’a été enregistrée jusqu’ici.
Alassane et Eva ont ceci de commun : tous les deux sont bien connus là où ils ont été kidnappés. Alassane possède un jardin depuis plusieurs années dans cette zone située à une trentaine de kilomètres, à l’ouest de Niamey. Il n’était pas un inconnu. Eva s’est installée à Agadez depuis près de 30 ans. Elle s’est versée dans l’humanitaire. La philanthrope aidait les femmes et les jeunes filles à s’autonomiser à travers des formations aux métiers. Elle organisait des cours d’informatique, fait animer des soirées culturelles au profit des jeunes. « Elle est une des nôtres », pourrait-on entendre chez les habitants d’Agadez.
Ces deux rapts ont provoqué une onde de choc. Pourquoi ont-ils été enlevés ? Par qui ? Autant de questions qui taraudent les esprits. Bien que les responsables de ces enlèvements n’aient pas encore été identifiés, il est probable que des groupes armés non étatiques (GANE), souvent à l’origine de telles actions dans la région du Sahel, en soient les auteurs.
Ces récents enlèvements s’inscrivent dans une tendance inquiétante observée depuis plusieurs mois. On se rappelle qu’en août 2024, deux ressortissants russes ont été capturés, dans la région de Tillabéri, par des membres de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS), un groupe terroriste actif dans la zone. En juin 2024, des rebelles du Front Populaire pour la Justice (FPJ) ont enlevé le préfet du département de Bilma, le commandant Amadou Torda et ses collaborateurs, de retour d’une mission. A cette date, ils n’ont pas encore été libérés.
Ces incidents sont autant de signes d’une montée en puissance des menaces sécuritaires auxquelles nos Forces de Défense et de Sécurité tentent d’y faire face avec bravoure.
M. Tahirou
L’Autre Républicain du jeudi 16 janvier 2025