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Niamey
3 janvier, 2025
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Difficultés de paiement dans les banques au Niger : Une profonde crise bancaire ?

Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, le Niger vit une période de turbulences politiques et économiques. L’une des conséquences les plus visibles de cette instabilité est la crise bancaire à Niamey, où de longues files d’attente se forment quotidiennement aux guichets et aux distributeurs automatiques de billets (GAB). Cette situation interroge sur les causes et les solutions possibles à cette crise de liquidités.

La principale cause de cette crise bancaire réside dans les sanctions imposées au Niger par les organisations régionales comme la CEDEAO et l’UEMOA, suite au coup d’État. Ces mesures ont gelé les transferts financiers internationaux, réduit les investissements étrangers et créé un manque de confiance dans le système bancaire local. Résultat : les banques manquent de liquidités, rendant l’accès aux fonds difficile pour les citoyens.

Les files d’attente devant les guichets et GAB sont désormais un spectacle quotidien. Même ceux dont les comptes sont régulièrement alimentés peinent à retirer leur argent dans un délai raisonnable. Cette pénurie de liquidités a des répercussions sur l’économie, notamment sur les entreprises, qui ont du mal à honorer leurs paiements. Certaines, privées de fonds, sont proches de la faillite, tandis que d’autres ont déjà cessé leurs activités. Les travailleurs, eux aussi, souffrent de retards de salaires, alimentant un mécontentement croissant, notamment parmi les syndicats.

Même après la levée partielle des sanctions, la confiance reste fragilisée et les investisseurs étrangers n’ont pas répondu présent. Le gouvernement a tenté de se redresser par des emprunts obligataires, mais les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Les investisseurs ont décliné ces offres, invoquant l’instabilité politique et l’absence de garanties. Cela a laissé l’État dans une situation de trésorerie critique, avec des retards de paiement et un manque flagrant de liquidités.

La situation actuelle semble indiquer que seul un retour à l’ordre constitutionnel pourrait permettre une véritable relance économique. Les institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le FMI conditionnent leur retour en force à peine voilé à la stabilité politique, un élément essentiel pour rétablir la confiance des investisseurs. En attendant, l’État a recours à des mesures fiscales strictes, fermant des entreprises jugées non conformes aux exigences fiscales, ce qui ne fait qu’aggraver la crise.

La question qui persiste est de savoir quand est-ce que cette crise bancaire et économique prendra fin ? Les efforts de la junte pour gérer la situation semblent insuffisants, et seul un retour à la démocratie et à la stabilité politique pourrait apporter une véritable solution.

Mahamadou Tahirou

L’Autre Républicain du jeudi 2 janvier 2025

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