La justice assure la préservation de la paix en favorisant l’édification d’une société plus équitable et pacifique. La justice est un pilier essentiel pour promouvoir la paix et le développement durable, et doit être préservée en toutes circonstances. C’est la raison pour laquelle toute question liée à la justice requiert une attention particulière, surtout lorsqu’il s’agit de l’indépendance des magistrats chargés de rendre la justice.
Le 23 octobre 2024, le président du CNSP a signé une ordonnance qui modifie la loi n° 2018-36 du 24 mai 2018, portant statut de la Magistrature. L’article 84 nouveau fixe l’âge de la retraite des magistrats à 65 ans, mais donne la possibilité à l’autorité investie du pouvoir de nomination de maintenir un magistrat au-delà de cet âge pour nécessité de service. La durée du maintien est précisée dans l’acte de nomination.
Cette disposition suscite des interrogations légitimes surtout lorsqu’on sait qu’il y’a des milliers de jeunes nigériens qui nourrissent la vocation de devenir magistrats. Une école de magistrature a même été créée pour permettre à ces jeunes nigériens de réaliser leur rêve. Si des magistrats après plus de 30 ans de carrière pensent qu’ils ont besoin de prorogation pour se réaliser, c’est très grave … et enfin de compte remettre leur carrière sur le bon vouloir d’un homme. Alors question : est-ce que cette ordonnance vise à récompenser les magistrats qui ont œuvré pour la levée de l’immunité du président Bazoum, puisque la majorité sont aux portes de la retraite ?
Au regard de cette ordonnance, l’autorité de nomination peut les maintenir, et ce faisant ils ne seront plus indépendants, puisque dès qu’ils auront pris des décisions qui ne lui plaisent pas, elle peut mettre fin à la prorogation de leur délai, cela va de soi. Mais, comme disait Aaron Hotchner dans le film esprit criminel : « Il n’y a pas de témoin plus redoutable, pas d’accusateur plus implacable que la conscience qui sommeille en chaque homme ». L’avenir nous édifiera sur l’ampleur du coup porté à la justice et en attendant les jeunes peuvent bien continuer à prendre leur thé dans les fadas car les papys n’ont pas l’intention de céder la place.
La rédaction