Il faudrait rendre hommage à ceux qui sont privés de liberté pour avoir fait le choix de l’honneur et de la dignité.Dans ce pays, des individus ont réussi à détourner l’argent des contribuables en ayant simplement la chance de se retrouver à la tête d’un service ou d’une institution de l’État. Certains excellent dans l’art du trafic de stupéfiants et du blanchiment d’argent. La plupart des individus évoluant au sein de ces réseaux criminels profitent de leur liberté pour perpétuer leurs méfaits en toute impunité. Pendant ce temps, des personnes innocentes se retrouvent derrière les barreaux simplement parce qu’elles déplaisent à certains ou qu’elles s’opposent aux idées d’autres. Dans les deux cas, on se retrouve confronté à la tyrannie, à l’iniquité, à la bassesse et à la manifestation abjecte d’une haine viscérale et gratuite. En somme, on fait face à la matérialisation de la méchanceté intrinsèque de quelques-uns.
La formule « l’État, c’est moi », attribuée à Louis XIV, trouve son illustration parfaite dans notre pays depuis les évènements du 26 juillet 2023. Au cœur du Niger, des laboussanistes règnent en maîtres : l’État leur appartient, la justice leur obéit, la religion se plie à leurs volontés, la parole leur est soumise, et tant la liberté que la privation de liberté sont entre leurs mains. Même le bruit complice des prétendus acteurs de la société civile laisse désormais place à un silence coupable et lâche devant les agissements liberticides des gouvernants du pays. Toute personne qui ose opposer son honneur, sa dignité et ses convictions à la pensée unique peut être privée de liberté.
Dans ces colonnes, nous rendons un hommage renouvelé à toutes les personnes qui, par leur engagement en faveur de l’honneur et de la dignité et à défendre la démocratie, se retrouvent privées de liberté. Ces personnes, par leur courage et leur intégrité, méritent d’être saluées pour leur choix de défendre des valeurs essentielles, même au prix de leur propre vie. Mais, elles sont libres dans leur esprit, leur âme, leur sommeil, et dans toutes les circonstances. Nous leur rendons hommage en leur disant : vous incarnez la résistance, la seule source de fierté subsistant au Niger.
La rédaction
L’Autre Républicain du jeudi 31 octobre 2024