Il y a une semaine, le gouvernement nigérien et l’entreprise canadienne ZIMAR ont signé un mémorandum d’entente qui porte sur le projet de conception, de financement, de construction, de mise en service, d’exploitation, de gestion, de maintenance et de transfert d’une raffinerie de pétrole et d’un complexe pétrochimique, à Dosso. Le site retenu est à une quinzaine de kilomètres de la commune urbaine de Dosso.
Depuis la signature de ce mémorandum, la Toile s’est enflammée avec des questionnements. On peut y lire : quand est-ce que l’appel d’offres a été lancé pour porter le choix sur ZIMAR ? Quels sont les critères mis en avant ? Cette entreprise dispose-t-elle d’un « état de service » ? A-t-elle déjà réalisé des travaux de cette nature et de cette envergure dans d’autres pays, à travers le monde ? Dispose-t-elle des capacités financières, techniques et managériales pour exécuter un projet de cette envergure ? Cette entreprise est-elle basée au Canada ou dans un paradis fiscal ? Est-elle une société de sous-traitance ?…
Tous ces questionnements prouvent que les Nigériens ont soif d’en savoir plus sur cette entreprise, sur son réel profil. Les Nigériens doivent tout savoir. Il appartient aux autorités compétentes d’apporter des réponses claires et précises à ces questionnements au nom du principe de redevabilité, ce d’autant que le CNSP a fait le pari de la transparence. N’a-t-il pas prétexté son coup d’Etat par le déficit dans la gouvernance du régime qu’il a renversé ?
Les Nigériens attendent une infrastructure de qualité et qui présente toutes les garanties de sécurité. Ils ont encore en mémoire les travaux de génie civil du barrage de Kandadji confiés à une entreprise russe, en 2010, sous une autre transition militaire. Cette entreprise n’avait pas les qualifications techniques exigées pour exécuter de tels travaux. C’était le fiasco. Arrivé au pouvoir au terme d’élections démocratiques, le gouvernement de la Renaissance avait annulé le contrat.
L’on se souvient encore du scandale avec Africard qui a fini par être tranché par une juridiction internationale. Nos compatriotes de la diaspora nigérienne au Canada sont très fermes : ‘’Zimar c’est du bluff’’. « Ce qui est inquiétant, c’est que tout le site de Zimar soit composé d’une seule page. Pour une grande compagnie, c’est bizarre, quand même. On devrait, normalement, y trouver de la documentation sur les réalisations passées, quelque chose comme un rapport annuel. Une recherche sur Whois montre que le domaine est enregistré depuis 2017 et la dernière mise à jour date d’octobre 2023 », nous a confié un chercheur à la diaspora nigérienne au Canada.
La rédaction