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27 septembre, 2024
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Issoufou Mahamadou et les évènements du 26 juillet : Les effets boomerang !

Une sagesse populaire de chez nous dit que ‘’si tu veux creuser un trou piégé, fais-le moins profond car il se pourrait que tu tombes dedans”. C’est ce qu’on pourrait dire de l’ancien président Issoufou Mahamadou. Accusé d’être l’instigateur des évènements du 26 juillet, Issoufou Mahamadou, dos au mur, sort de ses gonds comme un fauve blessé pour achever le président Bazoum. Non content de l’avoir fait déposer, il se rend à l’évidence que les choses ne se passent plus comme il les a prévues de façon simpliste. La guerre de l’information qu’il avait engagée pour discréditer Mohamed Bazoum dans l’optique de l’enterrer vivant politiquement n’a produit que des effets contraires. Bazoum est plus que jamais en bonne posture au moment où l’image d’Issoufou est en chute libre à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. L’heure du retour de la manivelle a-t-elle sonné ?

Il avait sous-estimé le génie politique qu’est Bazoum Mohamed qu’il l’a toujours protégé comme un fusible durant leur longue amitié et complicité. Aujourd’hui en mauvaise posture, Issoufou Mahamadou et ses soutiens font feu de tout bois pour soit déchoir Bazoum de ses droits civils et politiques ou concocter tout scénario du pire pourvu que Bazoum soit hors compétition politique.

Qui plus est, les communicants d’Issoufou Mahamadou n’ont pas hésité d’apporter de l’eau au moulin de la junte pour présenter le président Bazoum comme un terroriste, un apatride, un collabo de l’impérialisme occidental, bref ils l’accusent de tous les noms d’oiseaux sauvages. Présenté comme l’ennemi public N°1 par les communicants à la solde de T3, financés par ses officines, Bazoum ne serait plus nigérien, selon eux, et serait l’homme par lequel les bases militaires sont installées au Niger ! L’objectif était clairement de le conjurer pour faire porter toute la responsabilité des tares des 12 ans de gestion de la Renaissance uniquement à Bazoum.

Leur stratagème a fait flop, Mohamed Bazoum est adulé par les démocrates du monde entier, il incarne la résistance et le courage pour la défense des valeurs démocratiques au Niger.  A preuve, des prix Nobel, des intellectuels et des personnalités mondialement influentes viennent de signer une tribune (lire page 5) appelant à sa libération. Son maintien en otage par les autorités de fait n’aura pas entaché son image de grand leader démocrate et visionnaire au moment où son compagnon de 30 ans passe pour un homme clivant et responsable du tourbillon actuel dans lequel se trouve le pays. D’aucuns n’hésitent pas à demander sa peau ou qu’il rende compte à la justice de sa gestion cahoteuse du pays notamment du secteur pétrolier.

L’audit du secteur pétrolier initié par le ministre du pétrole débarqué serait une patate chaude pour Tiani. Issoufou et son clan seraient au centre du scandale pétrolier nigérien. L’ex président se trouve dans le collimateur de l’ancienne opposition et de ses anciens camarades qui se sont démarqués de sa forfaiture. Celui qu’un analyste a dénommé ‘’l’autorité morale de la junte’’ se trouve aujourd’hui au centre de la controverse.

Depuis qu’il a décidé de renoncer aux principes fondateurs du socialisme et du PNDS-Tarayya, avec les événements du 26 juillet, des esprits libres au sein du PNDS ont réalisé que Issoufou Mahamadou n’est aujourd’hui qu’un putschiste et anti républicain. Par boulimie et égocentrisme, l’Histoire retiendra qu’il a plongé son pays dans l’incertitude et le chaos. Issoufou Mahamadou et ses camarades complices de son acte vivent un sale temps à savoir les effets boomerang de leurs semailles dans la survenue des évènements du 26 juillet.

Même si certains de ses laudateurs lui prêtent le génie de Machiavel en politique, il y a lieu de se demander aujourd’hui en quoi peut-il se glorifier de l’impasse actuelle dans laquelle il se trouve ? Un fils en prison, une famille éparpillée, des compagnons en prison, un héritage politique hypothéqué et une posture controversée, tel est le portrait d’Issoufou Mahamadou un an après les évènements du 26 juillet.

A contrario, malgré sa détention depuis le 26 juillet 2023 et une campagne de dénigrement contre lui via les réseaux sociaux et les médias traditionnels, le président Bazoum jouit aujourd’hui encore d’une image de grand leader visionnaire et continue de faire rêver les Nigériens par son courage et son attachement à son serment.

Avec le recul, on se rend à l’évidence que Mohamed Bazoum avait raison de ne pas forcer le destin bien qu’étant informé par ses sécurocrates de l’imminence d’une aventure visant à interrompre son mandat. Le mal retourne toujours à celui qui le fait, dit-on. En dépit de la traitrise de certains de ses camarades et la lâcheté de ses alliés politiques voire de la classe politique dans son ensemble, aujourd’hui Bazoum otage ou libre constitue la figure de proue de la classe politique nigérienne, le chef de file de l’opposition à la junte et le leader politique le plus en vue grâce à son sens de sacrifice. Comme quoi avec la foi on peut déplacer des montagnes.

Elh. M. Souleymane

L’Autre Républicain du jeudi 19 septembre 2024

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