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Niamey
15 septembre, 2024
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Déguerpissement des commerçants au village de la francophonie : Une situation confuse et alarmante !

Le 3 août 2024, un événement marquant a secoué le village de la francophonie, lorsque 11 kiosques situés près de la petite porte du village ont reçu l’ordre de déguerpir. À peine trois jours après cette sommation, ces établissements ont été démolis, marquant le début d’une série d’événements qui soulèvent des questions sur la gestion urbaine, les droits des commerçants et la responsabilité des autorités locales.

Les autorités locales justifient cette décision par la nécessité d’éviter que les kiosques n’entravent un caniveau essentiel à l’évacuation des eaux pluviales. Selon les témoignages recueillis sur place, les commerçants se sont vu reprocher de construire leurs établissements sur ce caniveau. Cependant, une inspection objective révèle que plusieurs kiosques ne sont pas construits sur le caniveau, tandis que certains sont effectivement trop proches, sans pour autant obstruer son bon fonctionnement.

Un représentant d’une officine réglementaire, également concerné par cette décision, a tenté de se renseigner auprès de l’administration communale. À sa grande surprise, l’Administrateur Délégué de l’arrondissement communal a affirmé ne pas être informé de cette opération de déguerpissement, laissant planer un flou sur la responsabilité de cette mesure. Cette situation soulève des interrogations quant à la communication entre les différentes instances administratives et à la clarté des décisions prises.

Les conséquences de ce déguerpissement sont alarmantes. Les commerçants impactés, qui luttent déjà dans un contexte économique difficile, se retrouvent sans leur source de revenus. Beaucoup d’entre eux n’ont pas d’autres emplacements où se relocaliser pour poursuivre leur activité. Le village de la francophonie, qui abrite également des personnalités influentes et même des démembrements de l’administration publique, est en proie à une dégradation de son image, aggravée par la présence de mares d’eau stagnante qui témoignent d’un manque d’entretien des infrastructures, notamment du fameux caniveau censé être dégagé.

Les commerçants, qui sont des piliers de l’économie locale, se battent pour leur survie. Dans un contexte de paupérisation croissante, perdre son commerce peut signifier tomber dans la précarité. De plus, les souvenirs d’un précédent déguerpissement des boutiques autour des institutions étatiques, opéré en 2016, à Niamey, hantent encore les esprits, car plusieurs commerçants sont dans une détresse totale, alors même que leur activité commerciale représente le moyen de subvenir aux besoins de leurs familles. Il suffit de faire un tour sur les lieux pour se rendre compte de l’ampleur de la casse et le désarroi dans lequel cette mesure va plonger des familles dans ce contexte de misère généralisée.

Qui est réellement à l’origine de cet imbroglio ? Des rumeurs circulent, évoquant l’influence d’une autorité résidant dans la zone qui aurait des intérêts à faire déguerpir ces commerçants. Cette situation met en lumière les lacunes de la gouvernance locale et remet en question la transparence des décisions administratives. Si l’objectif est de garantir l’efficacité de l’évacuation des eaux de pluie, il est paradoxal de constater que, malgré ces mesures, le caniveau demeure en état d’abandon, avec des mares qui s’accumulent et compliquent la circulation sur la principale voie d’accès au village.

Face à cette situation, il est impératif que les autorités prennent conscience des conséquences de leurs décisions sur la vie des commerçants et l’économie locale. Un dialogue constructif avec les occupants et une véritable prise en charge des infrastructures sont essentiels pour éviter que des drames humains ne se reproduisent. Les commerçants doivent être accompagnés dans cette transition, avec des solutions viables pour leur permettre de continuer leur activité sans compromettre l’ordre public et la salubrité de l’environnement.

Le Village de la Francophonie mérite mieux qu’une gestion à court terme qui privilégie des décisions arbitraires au détriment de la population. La construction d’une ville harmonieuse et dynamique passe par une écoute attentive des besoins des citoyens et une gestion responsable des espaces publics.

Mahamadou Tahirou

L’Autre Républicain du jeudi 5 septembre 2024

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