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18 septembre, 2024
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Justice : Les procureurs de Tillabéri et Konni relevés !

Le chef de la junte, le général de brigade Abdourahamane Tiani, a procédé, vendredi 12 juillet dernier, à la nomination et à l’affectation des magistrats. Pour l’essentiel, ces mesures ont concerné des magistrats du parquet.

Ce qui a le plus attiré l’attention, c’est le remplacement des procureurs de la République près les tribunaux de grande instance de Tillabéri et Konni. Ils ont été relevés de leurs postes et remis à la disposition de l’administration centrale du Ministère de la Justice. Ce que d’aucuns appellent « garage ».

On se rappelle que suite à l’interpellation d’un magistrat en poste à Tillabéri, le 10 juin dernier, à l’entrée de cette localité, par des policiers pour dit-on refus de décliner son identité, un incident s’est produit. Le magistrat a été conduit au poste de contrôle. Remis en liberté, il décide de porter plainte. Une enquête judiciaire fut ouverte par la brigade de la gendarmerie territoriale, sur instruction du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Tillabéri. Les trois policiers mis en cause ont été interpellés et gardés à vue avant d’être libérés sur ordre de « la hiérarchie militaire », a indiqué le syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN). Cinglant revers pour les magistrats.

Par la suite, le juge d’instruction a émis un mandat d’arrêt contre les policiers incriminés.

A Konni, c’est un autre incident qui a mis en cause le procureur de la République. Le SAMAN y dénonce l’intrusion du préfet du département dans l’instruction d’un dossier judiciaire. Le procureur est accusé de vouloir protéger un malfrat qui trouble le sommeil des populations de Konni. Celles-ci se mobilisent à travers des manifestations de rue pour exiger le départ du procureur.

Face à ces deux incidents qui mettent en cause l’autorité de leurs collègues, les magistrats réunis au sein du SAMAN ont projeté une grève de trois jours sans service minimum prévue les 1er, 2 et 3 juillet 2024 « …pour exiger du gouvernement l’arrêt des immixtions intempestives du pouvoir exécutif dans les attributions du pouvoir judiciaire ». Peu de temps après, le SAMAN renonce à sa grève en raison du deuil observé dans le pays suite à une attaque terroriste, dans le département de Téra. Toutefois, le syndicat s’est réservé le droit de remettre son préavis de grève au goût du jour si les revendications qu’il a posées ne sont pas prises en charge. Avec le remplacement des deux procureurs, le SAMAN reviendrait-il à la charge ? Pas très sûr. Le syndicat craint-il d’être dissous comme le laissent croire certains ?

La rédaction

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