Le mercredi 15 mai 2024 restera un moment inoubliable dans les esprits des participants à la conférence-débat animée par deux illustres personnalités, à savoir Monsieur Abboulkarim Mamalo et le Père Mauro Armanino, à l’Espace Frantz Fanon de l’Alternative Espace Citoyen. Abordant un thème pertinent dans ce contexte de transition militaire au Niger : « Les partis politiques, seraient-ils une école de la démocratie ? », cette rencontre a suscité des réflexions profondes et des débats enflammés tout au long de cet après-midi.
Les échanges enrichissants ayant eu lieu lors de cette séance ont permis aux participants de nourrir leur pensée critique sur le rôle des partis politiques en tant que vecteurs de la démocratie, soulevant ainsi des questionnements essentiels pour l’avenir de nos sociétés démocratiques.
Monsieur Mamalo, éminent expert en matière de questions politiques, a débuté son intervention par une sorte de genèse historique des partis politiques au Niger. Il a minutieusement exploré leur évolution, depuis leurs origines jusqu’à leur mise en sommeil forcé avec l’avènement du 26 juillet 2023, date marquée par l’irruption des militaires sur l’échiquier politique. Dans cette analyse érudite, le conférencier a de prime abord procédé à un bilan introspectif et rigoureux, tout en envisageant de façon prospective les horizons des partis politiques. Il a brillamment éclairé son auditoire en soulignant des éléments cardinaux tels que la charte des partis politiques, le statut de l’opposition, le code électoral, ainsi que la sacralisation des contre-pouvoirs au sein d’un régime démocratique façonné et structuré par l’essence même des partis politiques.
Le débat s’est ensuite enrichi par de multiples interrogations pertinentes : les partis politiques favorisent-ils véritablement l’éclosion de la démocratie ? Quel modèle de démocratie est le plus adapté aux réalités du Niger ? Est-il nécessaire de redéfinir le concept de démocratie pour le rendre plus en phase avec les aspirations du peuple ? Les acteurs chargés de mettre en œuvre la démocratie sont-ils réellement capables d’assumer leurs responsabilités de manière adéquate ?
Une autre question intéressante a émergé : devrions-nous envisager une forme de démocratie inspirée du modèle syndical, tel que celui observé en Pologne, pays de l’Est de l’Europe ? Ces questionnements ont suscité des débats animés et des échanges riches entre les participants, qui ont offert des contributions pertinentes permettant d’approfondir la réflexion sur les enjeux de la thématique.
Ce débat passionnant s’est déroulé sur une durée de trois heures d’horloge, captivant l’attention des participants et laissant un sentiment de satisfaction. Les réponses partielles et les pistes de réflexion esquissées au cours de cette conférence laissent entrevoir un terrain fertile pour une exploration plus approfondie des liens entre les partis politiques et la démocratie au Niger, ouvrant la voie à de futures discussions enrichissantes et constructives.
M. Tahirou