Par Tahirou Mahamadou
Depuis le coup d’État de juillet 2023 ayant renversé le régime de la 7ème République au Niger, les autorités de transition ont adopté une approche isolationniste qui soulève des inquiétudes majeures sur la scène internationale. Cette stratégie, initialement justifiée comme une tentative de rectifier les erreurs du passé, s’est rapidement transformée en un isolement radical mettant en danger les relations internationales du Niger et la stabilité régionale.
En s’opposant à la présence des forces étrangères, en particulier françaises, sur le sol nigérien, les autorités ont réussi à gagner un soutien populaire en exploitant des discours anti-néocolonialistes et anti-impérialistes. Cependant, cette rhétorique a eu des conséquences dévastatrices, conduisant à la rupture de nombreux accords internationaux, à l’expulsion de diplomates étrangers et à une détérioration des relations avec les organisations régionales, sapant ainsi les fondements de la diplomatie nigérienne.
La décision récente de remettre en question l’accord militaire avec les États-Unis, malgré les avantages significatifs qu’il offrait au Niger en termes de sécurité et de formation, souligne une tendance préoccupante vers un isolement total. En effet selon une note du département d’Etat rendue publique le 16 mars 2023 à Niamey à l’occasion de la visite du Secrétaire d’Etat américain Antony Bliken, il est écrit en son point 10 que le Niger est le premier pays bénéficiaire de l’aide militaire du département d’Etat en Afrique de l’ouest et le second en Afrique subsaharienne. Même si certains manipulateurs veulent nous faire avaler que dans ledit accord entre le Niger et les États-Unis, le Niger semble le maillon le plus défavorisé, toute chose qui est archi-fausse.
En se tournant vers une alliance sahélienne AES, restreinte, les autorités semblent privilégier leur maintien au pouvoir au détriment du retour à l’ordre constitutionnel et de la stabilité de la région.
Le choix de s’allier avec la Russie, une nation connue pour son indifférence aux droits de l’homme et à la démocratie, pour lutter contre les groupes armés, est une décision risquée. En échange de ressources naturelles, la Russie envoie des mercenaires sans scrupules, entraînant des violations flagrantes des droits de l’homme et plongeant les pays partenaires dans un chaos croissant. Les exemples de la Libye du Centre Afrique, du Soudan du Burkina, du Mali et de la RDC doit nous interpeller et nous réveiller de notre sommeil.
Il est vraiment crucial au regard des clichés diffusés dans ces pays cités plus haut que les autorités nigériennes renoncent à cette voie dangereuse pour le bien-être de leur peuple et de la région dans son ensemble. La communauté internationale doit multiplier les offensives diplomatiques pour convaincre ces militaires afin d’empêcher une détérioration majeure de la situation. Il est tout à fait normal de protéger la région du Sahel de l’instabilité croissante et de collaborer pour trouver des solutions durables pour le bénéfice des populations locales meurtries chaque jour que Dieu fait depuis plus d’une décennie. Il y va de notre intérêt.
L’approche isolationniste des autorités de transition nigériennes est à l’origine de tensions diplomatiques, de ruptures d’accords clés, et d’une détérioration de la stabilité régionale. Il est de notre point de vue essentiel que des mesures soient prises pour réorienter la politique étrangère du Niger vers une approche plus équilibrée, favorisant la coopération et la stabilité régionale.
