Quand on écoute la propagande laboussaniste, on déduirait que tous les pays qui ont soutenu les sanctions contre le Niger suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023 en pâtissent déjà. C’est ainsi que des reportages sont commandés sur la télévision nationale sur le flux des milliers de réfugiés nigérians en direction du Niger ; d’autres spéculent sur la famine au Nigeria, l’éventualité de coup d’Etat au Sénégal et en Côte d’Ivoire, la diète chez nos voisins béninois… Que de spéculations qui n’ont rien à voir avec la réalité.
Des spéculations sur fond de simples fantasmes des gens qui ont une courte vue, qui n’ont aucune maitrise de l’environnement politique et économique de tous ces pays.
Le Nigeria a bloqué l’exportation des céréales en direction de son voisin nigérien qui prétend être mieux loti ; le Sénégal est en passe, grâce à un mécanisme de régulation interne, de régler la crise politique et institutionnelle qui prévaut depuis quelques jours ; la Côte d’Ivoire se construit comme le témoigne le succès éclatant de la dernière édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football ; le Bénin enregistre une certaine embellie économique avec un taux de croissance de 6,3% en 2024 selon le FMI alors qu’il était de 5,5% en 2023.
Pendant que nous passons du temps à spéculer au Niger, à l’heure du laboussanisme, les autres font des pas en avant pour conforter le développement socio-économique chez eux. Pour ne parler que du Bénin, si sa croissance économique se renforce, malgré la crise politique et sécuritaire dans son voisinage, c’est en raison d’une vision économique et d’une certaine stabilité politique et institutionnelle. Quels que soient les soubresauts politiques et sociaux, personne n’a imaginé recourir au coup d’Etat pour espérer changer la donne. Le pays a ouvert des grands chantiers, développé des services et des filières agroalimentaires, engagé un programme d’industrialisation rapide, etc.
Pour la troisième fois depuis 2019, le pays a levé des fonds sur le marché international. En 2019, il a fait une première levée pour 500 millions d’euros, et 1 milliard d’euros en 2021. Le 6 février dernier, il a frappé un nouveau grand coup, et se positionne comme le 3è meilleur crédit d’Afrique en dollars derrière le Maroc et l’Afrique du sud.
Pendant que les laboussanistes spéculent dans leurs fadas, ils oublient que notre pays s’enfonce : la pauvreté s’accroit, les activités économiques en berne, les dépenses sociales en chute libre, les populations ne savent à quel saint se vouer…Pour la troisième fois, depuis août dernier, la note de crédit du Niger est abaissée. En début de ce mois de février, l’agence de notation américaine Moody’s a relevé 500 millions d’impayés du Niger, ce qui dénote de l’impasse financière dans laquelle le pays s’est empêtré.
Au Niger, il nous faut revenir à l’essentiel plutôt que de continuer à fantasmer sur une embellie qui ne se fonde que sur la stabilité politique et institutionnelle et prier pour que les autres croulent. Il y a un temps pour les slogans et la propagande mais surtout un temps pour travailler dans l’intérêt exclusif du pays.
La rédaction
L’Autre Républicain N°002 du jeudi 22 février 2024