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Niamey
6 octobre, 2024
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Billet : COLDEFF, un machin de plus ?

Enfin, la junte de Niamey a rendu public la liste des membres de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF), instituée par l’ordonnance n° 2023‐09 du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Cette liste était longtemps attendue par l’opinion curieuse de savoir l’identité des personnes à qui incombe la lourde tâche de conduire l’opération « mains propres » tant annoncée. A l’arrivée, la montagne a accouché d’une souris. En effet, c’est une énorme déception qui a gagné l’opinion publique tant le profil de certains membres laisse à désirer.

Tout semble indiquer que les noms des nouveaux commissaires n’ont pas passé par le filtre de l’enquête de moralité. Celle-ci aurait permis d’assainir la liste et ne pas permettre à des gens qui ont été ou sont encore en conflit avec la loi ou en instance (si les inspections sont conduites avec efficacité et loyauté) pour raisons de détournement de deniers publics ou de faux et usage de faux. Des individus indignes d’occuper des fonctions publiques, de surcroit des fonctions de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale.

Au regard de cette situation, les questions se posent d’elles-mêmes : comment des délinquants économiques et financiers peuvent-ils lutter contre la corruption et les détournements des deniers publics ? Peut-on être dans une telle Commission lorsqu’on a un casier judiciaire terni ou lorsqu’on a un dossier non encore vidé par la justice ?

Visiblement, il n’y a pas eu de rigueur dans le choix de ces hommes et femmes censés animer cette Commission qui s’illustre par sa pléthore et la complaisance dans certains choix.

De bonnes sources, on apprend que dans le choix de certains membres, l’on a poussé la complaisance jusqu’à cacher la fonction de certaines personnes bien connues comme des anti modèles dans leurs corporations.

Quand on voudrait prêcher la vertu par l’exemple, avouons que se tromper dans le choix de plusieurs membres dénote d’une grande légèreté qui est de nature à entacher à jamais la crédibilité de la COLDEFF.

Certains doutent déjà de la compétence des uns et de la moralité des autres. Et il est de notoriété publique que la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) sous le magistère du Président Mohamed Bazoum a abattu un travail reconnu par tous. Si l’Etat est une continuité et qu’on devrait mettre en avant le bon sens et la consolidation des bonnes pratiques, nul doute que la HALCIA aurait été maintenue et renforcée pour cette mission on ne peut plus noble.

Mais comment faire bouger les lignes avec des novices dans un domaine qui commande technicité, compétence, éthique et savoir-faire ? Si le souci de la junte de Niamey était véritablement l’efficacité, ils auraient soit consolidé la HALCIA et le pôle économique et financier, soit désigné des experts dans plusieurs matières qui ont fait leur preuve dans la promotion de la bonne gouvernance.

Comment rectifier le tir et rassurer les Nigériens que la COLDEFF ne sera pas une Commission de plus ? La question reste posée.

La Rédaction

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