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18 septembre, 2024
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Issoufou Mahamadou, Une Épine Dans Les Bottes Du GÉNÉRAL Tiani

Issoufou Mahamadou doit-il subir le même sort judiciaire que certains caciques du PNDS-Taraya aujourd’hui en prison ? Autant cette question clive l’opinion publique nigérienne, autant elle constitue une épine dans les bottes du général Tiani.

Le statu quo

Les événements du 26 juillet 2023 continuent de charrier des débats dont celui de la ‘’reddition de comptes’’ attendue de certains caciques du PNDS-Tarayya. Dire que les Nigériens ont une inextinguible soif de justice est un doux euphémisme. Une décennie durant, la Cité a été très mal gérée. Les inégalités sociales se sont creusées de manière abyssale. La corruption et l’injustice ont atteint des niveaux stratosphériques. Un état de fait érigé en argument par les militaires pour ‘’justifier’’ leur intrusion sur la scène politique : « À la vérité, la prise de pouvoir par les FDS ⌠…⌡s’inscrit dans un contexte de rejet des modèles sécuritaires et de mauvaise gouvernance faite d’injustice et de corruption ⌠…⌡ », a déclaré le général Tiani ce 19 août 2023. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) peine à trouver ses marques, pour ainsi dire. Le départ des troupes françaises de notre pays reste la ‘’priorité majeure’’ des autorités de Niamey. Nul ne peut dire le contraire, le terrorisme au Sahel central n’est pas près de finir. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS), le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) et autres entrepreneurs djihadistes continuent leurs signatures sanglantes. En attendant la fin de la terreur dans nos hameaux et villages, les Nigériens se posent cette question : Quid du sort judiciaire de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, doivent des comptes au peuple ?

Une affaire en cache une autre

Au Niger, si on devait donner à la corruption et à l’impunité d’autres noms, on pourrait les appeler : les 10 ans de règne d’Issoufou Mahamadou. Ce dernier, dès les premières heures de sa prise de fonction en 2011, s’est mis en tête de duper son monde. L’on se souvient du numéro d’appel 08 00 11 11, la fameuse ‘’ligne verte’’ mise en place en août 2011 pour, dit-on, dénoncer les cas de corruption. Dans les faits, cet instrument n’a jamais servi à quelque chose. C’est connu de tous, les deux quinquennats d’Issoufou Mahamadou ont été ponctués d’une longue série de scandales politico-financiers les uns plus gros que les autres. Déjà en avril 2012, deux ministres ont été contraints de quitter le gouvernement de Brigi Rafini pour avoir octroyé, en toute irrégularité, des marchés publics de plus de 10 milliards FCFA à un député de leur bord politique. Depuis, la gestion opaque est devenue la norme dans toutes les sphères de l’État et ses démembrements. Les doigts de la main ne suffisent pas pour énumérer les affaires chargées de zones d’ombre ayant marqué le passage d’Issoufou Mahamadou aux commandes de l’État : Uraniumgate, Mukurigate, l’achat de l’avion présidentiel, les ‘’rails’’ de Bolloré, les centaines de milliards FCFA prétendument injectés dans l’organisation du Sommet UA, les dizaines de contrats flous noués à tout vent sous forme de partenariat public-privé, les faux marchés publics au ministère de la Défense nationale etc. Il est évident que l’ancien président de la République, en sa qualité de chef de l’administration, doit des explications aux Nigériens sur plusieurs scandales ayant trait à la gestion des deniers publics sous on régime.

Une épine dans les bottes

Le CNSP s’est dit disposé à réparer les torts causés aux Nigériens par une décennie de mal gouvernance. Ce chantier passe inévitablement par une chasse implacable contre ceux qui ont siphonné les deniers publics. Issoufou Mahamadou doit-il subir le même sort judiciaire que certains caciques du PNDS-Taraya aujourd’hui en prison ? Si cela ne tient qu’aux Nigériens (en grande majorité), l’ancien chef de l’État aurait passé de la somptueuse résidence qu’il occupe depuis son vrai-faux départ du pouvoir à une cellule de prison. Seulement, le général Tiana ne veut pas se substituer à la justice, dit-il. « Tout le monde n’est pas juge. Laissons la justice faire son travail », a récemment déclaré le patron du CNSP. En termes clairs, ceux qui veulent voir Issoufou Mahamadou répondre devant la justice par rapport à sa gestion de l’État, doivent prendre leur mal en patience. À en croire nombre d’observateurs, l’ancien président de la République constitue une épine dans les bottes du général Tiani. Allez savoir pourquoi.

Sidi Tiégoum

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